Le Conseiller d’Orientation, le Conseiller en Entrepreneuriat et le Mentor : un trio de professionnels pour un accompagnement efficace des jeunes lancés en auto-emploi

Formation professionnelle initiale, Insertion au marché du travail  
24.08.2020
Le système éducatif malien est confronté depuis de nombreuses années à une difficulté d’adaptation face au marché de l’emploi, et cela malgré les initiatives mises en place par l’État et de multiples partenaires. Le nombre de jeunes sans-emplois continue malheureusement d’augmenter, aussi bien en milieu rural qu’urbain.

En effet, bien qu’il existe d’importantes potentialités et opportunités de développement pour la jeunesse malienne, l’environnement des affaires est difficile et beaucoup de jeunes continuent de rencontrer des obstacles dans leur recherche d’un emploi. Certains manquent de compétences et/ou d’initiative, d’autres obtiennent des formations qui ne correspondent pas aux besoins du marché, d’autres encore ne savent pas comment démarrer leur entreprise sans moyens financiers et matériels directement disponibles.

L’enseignement a également tendance à être davantage orienté vers la théorie, et non vers un apprentissage professionnel, ce qui réduit leur intérêt aux yeux d’un employeur. Par ailleurs, si l’Etat représente l’employeur souhaité par bon nombre de jeunes compte tenu d’un secteur privé limité en opportunité d’emplois, le recrutement de jeunes diplômés dans le secteur public demeure restreint.

Dans de nombreuses communes, plus particulièrement dans les zones rurales, les services d’orientation et d’information sur les opportunités font tout simplement défaut. Très rapidement, certains jeunes en auto-emploi sont démotivés par les difficultés quotidiennes et le faible revenu tiré de leurs activités. Dans ce contexte, un modèle d’appui à l’insertion couplant formation (plus adaptée, plus courte, proche des pratiques professionnelles et orienté sur le secteur privé) et un accompagnement post-formation conséquent trouve toute sa justification.

Swisscontact intervient ainsi dans le cadre du Programme Jeunesse et Stabilisation (PROJES) financé par l’Union européenne sur le Fonds Fiduciaire d’Urgence pour l’Afrique. Partenaire du maître d’œuvre GIZ International Service, Swisscontact s’est vu confier le volet « Insertion Professionnelle et Développement d’Activités Génératrices de Revenus (AGR) » aux fins de favoriser la formation, l’insertion socio-professionnelle, et de promouvoir l’entrepreneuriat local dans les régions de Mopti et Ségou en faveur des jeunes adultes de 16 à 40 ans. Après avoir posé un diagnostic, les équipes de Swisscontact proposent un accompagnement renforcé pour les jeunes sélectionnés afin qu’ils ou elles se sentent prêt(e)s et préparé(e)s à entreprendre.

Dans le cadre d’un Dispositif d’Orientation et d’Insertion Professionnelle, le conseiller d’orientation fait appel à un expert indépendant : un conseiller en entrepreneuriat. Ce conseiller va « coacher » les jeunes dans toutes les étapes de la création de leur microentreprise en commençant par vérifier la pertinence d’un tel choix par le jeune (a-t-il le profil d’un entrepreneur ? Est-il connaisseur des difficultés de l’entrepreneuriat et se sent-il prêt à les affronter ? etc.), le choix du secteur d’activité, la connaissance de l’ensemble des contours du métier en question, le bagage « formation », et la structuration de l’activité génératrice de revenus.

Tout commence par la réalisation de plusieurs entretiens entre les jeunes et leur conseiller d’orientation. Tout au long de ces entretiens, le conseiller d’orientation définit avec les jeunes leurs projets professionnels pour un emploi durable et oriente ceux d’entre eux intéressés à l’auto-emploi vers un conseiller en entrepreneuriat.

Comme tous les jeunes désireux de s’insérer professionnellement, l’un des préalables est l’acquisition de compétences « métier ». Les jeunes visant l’auto-emploi participent ainsi à une séance de découverte métier chez un ou une spécialiste dans le métier désiré, ce qui leur permet de valider leur choix. La validation étant actée, le jeune est inscrit à la formation souhaitée et l’accompagnement pourra se poursuivre, notamment par la création d’un plan d’activités simplifié et réaliste.

C’est avec son conseiller en entrepreneuriat, également supervisé par un assistant technique de Swisscontact, que le jeune élabore ce plan d’activités simplifié et réaliste. Dans l’objectif de leur permettre de gérer au mieux leur future entreprise, la majorité d’entre eux se verront également proposer une formation en entrepreneuriat (couplée, ou non, avec une formation en gestion simplifiée).

Une fois les diverses formations terminées, les jeunes sont ensuite accompagnés dans la mise en œuvre de leur plan d’activités simplifié en prenant en compte les divers aspects de leur entreprise, en commençant par la recherche du siège de l’entreprise, la sélection et l’installation des équipement. Ils sont également invités à formaliser leur entreprise.

Dès leurs entreprises créées, les jeunes profitent, sur une période de 06 mois d’un triple soutien. En effet, ils bénéficient à la fois d’un coaching ponctuel de la part du conseiller en entrepreneuriat, d’une supervision mensuelle de la qualité de leur production par leur formateur (en vue de renforcer éventuellement certaines compétences métiers) mais également – pour une part d’entre eux – d’un mentor. Ce dernier, dont l’objectif est d’appuyer les jeunes au niveau des difficultés qu’ils rencontrent sur le plan du fonctionnement et de la santé de l’entreprise, aura pour fonction de leur proposer des démarches pertinentes en vue de dépasser ces difficultés, qu’il s’agisse d’une question de marketing, de recherche ou fidélisation de la clientèle ou encore de diversification des produits vendus.

Conseillés et coachés tout au long de leur projet d’insertion afin d’être en mesure de mieux affronter les difficultés rencontrées, les jeunes lancés en auto-emploi sont ainsi plus à même de réagir efficacement aux obstacles et difficultés.