Garantir la sécurité des jeunes dans leur apprentissage : rencontre avec Hassia Issa, surveillante 

Formation professionnelle initiale
02.03.2021
Beaucoup de jeunes, après avoir terminé leur scolarité au sein d’une classe d’éducation alternative des jeunes (CCEAJ) s’orientent vers la formation professionnelle. Ces jeunes préfèrent s’inscrire dans des formations de très courtes durées, qui leur permettent d’acquérir rapidement une activité qui leur génère des revenus. 

A la sortie, ces jeunes, parfois encore mineurs, doivent se rendre dans un village voisin pour bénéficier de la formation. Loin de leur famille, certains parents peuvent être inquiets et refuser de les laisser partir, particulièrement pour les jeunes filles.

C’est ainsi que Hassia Issa, restauratrice à Tibiri Gobir, région de Maradi, est devenue surveillante des jeunes apprenantes pendant les formations initiales professionnalisantes (FIP). A cet effet dès la veille de formation, Hassia fait une sensibilisation pour mettre les apprenants, en confiance. Ces derniers sont hébergés par groupe, les garçons à part, les filles à part. Cette surveillance met les parents des apprenants en confiance par rapport à leurs mœurs et croyances religieuses.

« Vu la confiance dont je jouis dans la localité concernant ma moralité, mon amour pour les jeunes et la défense des droits de la jeune fille, il m’a été confié non seulement l’alimentation des jeunes pendant leur durée de formation, mais également l’hébergement et la surveillance des jeunes filles. Nous faisons tout pour que ces apprenantes se sentent comme chez elles dans leurs propres familles. Elles sont bien restaurées du début jusqu’à la fin de la formation et la nuit, nous les mettons à l’aise et les surveillons. Vous savez, comme ce sont souvent de grandes filles, les jeunes garçons rôdent autour d’elles. Nous assurons donc leur protection et faisons-en sorte qu’elles ne manquent de rien et ne se sentent pas trop dépaysées. »

Cette formation leur apporte une initiation à la vie en groupe, et une préparation à la vie active. En ayant une activité génératrice de revenus, elles sont ainsi sécurisées et protégées contre les besoins de la vie. Leur autonomie est renforcée.

« A la fin de la formation, le matériel de formation est remis aux jeunes. Ainsi, ils peuvent s’installer directement dans la vie économique. Les filles exercent un métier qui leur plaît et deviennent autonomes. Ces apprenantes sont formées en différentes filières telles que : tresse et henné, broderie à la main, fabrication des savons … »