Le bilan du PAFP

A la fin de la phase 4, on peut relever plusieurs bonnes pratiques dans la mise en œuvre du Programme

Les points forts

 

  • La stratégie partenariale du PAFP s’est avérée pertinente puisque le Programme a été capable de développer un dispositif de formation massif (plus de 46 000 jeunes formés pour la phase 4, 1 143 opérateurs de formation mobilisés), qui a rapproché tous les acteurs.
  • A partir de la phase 2, un focus a été mis sur l’accès à l’emploi et l’insertion des jeunes, avec de bons résultats : plus de 8 000 jeunes insérés. Ce focus sur l’insertion des jeunes a été appuyé, à partir de 2015, par le dispositif des EOJ, qui a donné des résultats positifs, que ce soit sur le plan quantitatif (plus de 5 300 jeunes reçus dans les EOJ) ou sur le plan qualitatif (les jeunes prennent conscience de leurs ressources grâce aux conseillers d’orientation et apprennent à chercher un stage, un emploi ou à créer son activité). Toutefois la fréquentation des EOJ est restée modeste car devenir acteur de son projet professionnel, du choix de sa formation jusqu’à son insertion, est une démarche inhabituelle pour les jeunes Maliens.
  • Le PAFP a proposé un appui holistique à la formation professionnelle. En effet cet appui n’a pas été seulement pédagogique et didactique, mais il a aussi pris en compte les aspects organisationnels et de gestion de la formation professionnelle, ainsi que le transfert des connaissances et des compétences, la capitalisation des savoir-faire, l’échange d’expérience et l’analyse d’impact.
  • Le PAFP a été marqué par un appui constant au processus de décentralisation malien de la formation professionnelle. La priorité a été donnée à la maîtrise d’ouvrage du pilotage de la FP par les Conseils Régionaux et, même si les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes (notamment dans le financement des actions de formation), le PAFP a contribué à ce que les institutions nationales et les organisations professionnelles prennent leurs responsabilités.
  • Le PAFP a capitalisé les résultats et effets du programme à travers des mesures de suivi et d’évaluation renforcées (études de traçabilité, études d’effets et impacts) et la capitalisation des acquis (communication sur les bonnes pratiques et leçons apprises).
  • Le PAFP a développé des synergies avec les composantes I et II du PACEPEP.

Les difficultés rencontrées et les solutions

Plusieurs difficultés ont été rencontrées au niveau de l’insertion des bénéficiaires. D’une part, il s’est avéré compliqué d’identifier des projets pertinents et viables d’insertion professionnelle des jeunes, compte tenu de l’étroitesse du tissu économique et l’insuffisance des moyens d’appui à l’insertion. D’autre part on a constaté que les attentes des bénéficiaires n’étaient pas vraiment satisfaites par le Programme en matière de financement de moyens de production et de création d’entreprise. Enfin on a pu déplorer que l’augmentation des revenus des bénéficiaires restait limitée.

Plusieurs solutions ont été mises en œuvre pour remédier à ces difficultés. D’abord l’accent a été mis sur les activités créatrices d’opportunités économiques porteuses. Les équipes ont également prospecté vers de nouveaux secteurs et domaines d’activités pouvant intéresser les jeunes, tels que les métiers d’art, les métiers de la culture, les métiers du tourisme et les métiers liés au TIC. Des partenariats ont aussi été développés avec des entreprises pourvoyeuses d’emplois et avec d’autres programmes pour appuyer les jeunes formés, notamment pour soutenir le financement de moyens de production et d’infrastructures. Enfin l’appui post-formation (production et commercialisation) a été renforcé pour favoriser une insertion réussie et l’augmentation des revenus.

Par ailleurs, on a pu noter pendant la phase 4 que les capacités des CFE étaient encore insuffisantes et que les structures d’appui aux demandeurs ne s’impliquaient pas assez pour analyser la pertinence de leurs projets, les aider à les élaborer et suivre les effets. De ce fait, ces défaillances ont entrainé une surcharge de travail pour les équipes du PAFP.

Pour y remédier, le PAFP a proposé un coaching permanent des CFE, ainsi que des formations renforcées pour une application effective de leur cahier de charges. Les CFE ont été formés en ingénierie de formation, ingénierie pédagogique, approche chaine de valeurs avec analyse rapide du marché et gestion intégrée des ressources en eau. De plus le Programme a sensibilisé les responsables des structures dont les CFE sont issus.