La révolution tunisienne de 2011, qui avait pour slogan « la dignité », a engendré de fortes attentes dans la population allant dans le sens d'une plus grande valorisation des individus. Les aspirations des uns et des autres sont grandes et des changements sont attendus dans les manières de gouverner, qui doivent encore se traduire dans les faits.
La gouvernance ne se limite pas à la transition démocratique des institutions en cours. Elle concerne l’ensemble de la société, y compris les administrations, la famille, la citoyenneté, la gouvernance locale, la capacité de dialogue politique et social, et peut-être surtout la gouvernance des entreprises pour faire face au mécontentement grandissant de la classe moyenne et des jeunes.
Remarquablement diversifiée, exportatrice et reposant sur une véritable classe moyenne, l’économie tunisienne n’en subit pas moins une profonde crise structurelle depuis les années 2000. Le modèle de croissance tunisien, basé sur le coût de la main d’œuvre, la proximité des marchés européens et les capacités transactionnelles des hommes d’affaires atteint incontestablement certaines limites.
Outre les réformes nécessaires au niveau des ‘conditions cadres’ – tandis que les technologies et les capitaux sont largement mobiles dans le monde – les entreprises sont contraintes de miser davantage sur la créativité, l’innovation, la démarche client, le marketing entre autres pour rester compétitives.
Face à cela, la formation professionnelle, et plus généralement la capacité des entreprises à mieux valoriser leurs ressources humaines, constituent indéniablement les facteurs clefs à renforcer pour que la Tunisie puisse accroître sa valeur ajoutée à l'économie mondiale et rester compétitive face aux autres pays émergents, de plus en plus nombreux.
La ressource humaine au cœur de la transition tunisienne !